25.1.05

Français, fous, et fiers de l'être !

Je m'en aperçois quotidiennement : quand ils ne sont pas tout bonnement idiots, ce qui serait pardonnable, les gens sont incohérents, immatures, foncièrement irrationnels. Voici les Français, soi-disant cartésiens et individualistes, mais dont le plus élémentaire bon sens a été perverti par 60 ans de socialisme ininterrompu. On m'excusera de parler d'eux collectivement - je sais, ce n'est pas bien, ça peut paraître caricatural, mais ça fait du bien !

Ils ne veulent pas travailler le dimanche, mais ils aimeraient bien que les commerces soient ouverts ce jour-là ("peu importe que les autres travaillent pourvu que moi je puisse rester chez moi").

Ils voudraient à tout prix que le petit commerce de quartier survive, mais ils vont à Carrefour ou à Auchan faire leurs courses.

Ils veulent une école de qualité, mais que chaque élève puisse suivre des cours et obtenir un diplôme quel que soit par ailleurs son niveau et son (manque d') effort.

Ils pestent après les automobiles en ville mais n'imagineraient pas de se déplacer autrement qu'en auto ("avec tous ces cons en bagnole, je ne trouve plus à me garer !").

Ils trouvent qu'on ne travaille pas assez en France, mais ils soutiennent sans réfléchir n'importe quelle grève, surtout si elle est le fait des privilégiés du système.

Ils veulent une médecine de très haut niveau, mais qui soit gratuite (quand on veut leur expliquer qu'il n'y a rien de gratuit et qu'il y a toujours quelqu'un qui paye, ils ne comprennent pas - ne cherchez même pas à leur expliquer ce qu'est le Trou - majuscule - de la sécu).

Ils haïssent l'argent et les capitalistes mais ils jouent au loto chaque semaine pour devenir riches eux aussi (ils ignorent qu'il y a une justice immanente qui s'appelle la loi des probabilités).

Ils critiquent (avec raison !) tous les hommes politiques, pourtant ils attendent absolument tout de l'Etat.

Ils fulminent contre les délocalisations et le "dumping social", mais ils ne se soucient guère de tous les prélèvements, taxes, cotisations... qu'ils sont les premiers à subir (eux et leurs employeurs).

Ils trouveront que quitter la sécu c'est de l'égoïsme, "avec tous les indigents qu'il y a dans les rues" (merci à l'Etat qui les fabrique et qui en vit), mais ils ne seront jamais spontanément solidaires avec leur prochain ("on paye bien assez d'impôts !").

Je pourrais continuer très longtemps sur le même registre. Sans doute suis-je déformée par un besoin excessif de rigueur. Mais j'ai de plus en plus de mal à plaindre ceux qui ne comprennent rien, et à comprendre ceux qui se plaignent sans raison.

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